Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Même pas cap!
14 janvier 2008

..................................................

...............................................................................................................................

De l'autre côté, pour une fois.. Nous voilà dans la presse suisse. L'article est super. Merci à Patrcia Brambillia !

Bébé sans
couches-culottes?

Tendance retour à la nature, des parents partent en guerre contre les couches-culottes. Rétrograde ou écolo, le combat pour des fesses libres? Gros plan sur XXX qui a testé l’hygiène naturelle sur sa fille.

XXX et XXX, 30 ans, et C., leur petite fille de 14 mois. Une famille ordinaire sous le ciel de XXX, en France. Enfin, presque ordinaire, à ce détail près que ces jeunes parents ont choisi tout bonnement de limiter très tôt l’utilisation des couches pour leur bébé.

Mais pourquoi, diable, se passer d’une invention aussi pratique et confortable tant pour les parents que pour les fesses des chérubins? Il y a d’abord de la curiosité, mâtinée d’un brin d’écologie, et du hasard aussi dans la démarche de cette mère au foyer. Quand XXXX accouche de C, elle fait comme la plupart des mamans du monde: elle met des langes à sa fille. Mais un article sur «l’hygiène naturelle» lui fait changer d’avis. «Il y était question des signaux avant-coureurs que l’on peut déceler chez le petit enfant qui veut faire ses besoins. Ça m’a étonnée et très vite séduite. J’ai eu envie d’essayer.»

Alors que tous les manuels de puériculture s’accordent à dire que l’enfant ne contrôle pas ses sphincters avant 2 ou 3 ans, on se dit que l’affaire ne va pas être aisée, qu’il faudra trouver le bon timing, passer des heures à lorgner les bruitages du petiot au risque de voir la moquette et le canapé changer de couleur. «Pas du tout, on ne passait pas notre temps à la guetter! On a commencé par la laisser sans couches, sur des linges, une heure par jour. Mais c’était une heure pendant laquelle on était avec elle à 200%.» C. a alors deux mois et ses parents entrent à tour de rôle en phase d’observation. «En une semaine, je me suis rendu compte des signaux. Grognements, battement des pieds, bâillements, regard dans le vide… Ils diffèrent bien sûr pour chaque enfant.»

Des accidents? Bien sûr, reconnaît XXX . «Ils sont arrivés chaque fois que je ne réagissais pas assez vite et que je l’ai amenée trop tard sur les toilettes!» Mais pas de quoi s’énerver pour autant. «On essuie, on change le pantalon. Pourquoi mettre une pression sur la propreté? On parle toujours de rétention, de contrôle et non de satisfaction des besoins. Mais cette approche naturelle a changé mon regard sur les excréments, ma vision sur le corps et ses fonctions.» A 5 mois, C. ne porte donc plus de couches pendant la journée, seulement la nuit. «Ce n’est pas une régression. Elle associe simplement les langes au dodo. Et neuf fois sur dix, ils sont secs au matin.» Aujourd’hui, à 14 mois, C. sait apparemment se manifester de manière non verbale, en gigotant, en faisant des signes ou simplement en allant chercher son pot.

Cette mère au foyer reconnaît que si elle avait un travail à l’extérieur, «ce serait plus difficile mais pas impossible». Pour l’heure, tout le monde joue le jeu, nounous, grands-parents, quoique sceptiques dans un premier temps. «Ils croyaient qu’on était fous, qu’on allait forcer C. à devenir propre prématurément.» Mais elle insiste: il ne s’agit pas de forcing, ni de performance. Jamais elle n’oblige sa fille à séjourner sur le pot contre son gré, mais se contente de répondre à ses appels. «L’objectif n’est vraiment pas de se passer des couches le plus vite possible, mais de répondre aux besoins de l’enfant, de même qu’on ne la laisse pas pleurer la nuit. Une pratique que l’on retrouve d’ailleurs dans la plupart des cultures, chinoise, hindoue ou africaine».
Mais n’est-ce pas astreignant d’être ainsi à l’affût des flatulences de son angelot? «Non, c’est très naturel, très spontané. Nous, parents, on s’est mis dans un processus d’apprentissage pour déceler son rythme, contrairement à l’enseignement conventionnel de la propreté. Ce n’est pas à C. d’apprendre, mais à nous de l’accompagner.» Reste encore à instaurer une systématique, comme proposer le pot à l’enfant avant de sortir ou de partir pour un long trajet en voiture, avant d’aller au lit ou au réveil.

XXX en est convaincue: tout le monde y gagne en confort. L’enfant n’est pas entravé dans ses mouvements, il est plus libre d’accéder à son corps, et les parents ne s’encombrent pas de montagnes de langes notamment en voyage. Et de raconter leurs dernières vacances en Corse, avec, pour tout bagage hygiénique, six couches seulement pour une semaine.

Pour le prochain bébé, XXX et son mari sont déjà décidés. Ils commenceront cette approche dès la naissance. «Quelle gratification pour les parents d’être en phase avec leur enfant!»

Texte Patricia Brambilla / Photo DR

A lire:
«Sans couches, c’est la liberté! A la redécouverte du l’hygiène naturelle du bébé», par Ingrid Bauer, Ed. L’Instant Présent.

«L’hygiène naturelle de l’enfant», par Sandrine Monrocher, Ed. Jouvence.

Paroles d'expert

Dr Alain Herzog, pédopsychiatre au Supea (Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent) à Lausanne.

Quelle est l’ampleur de cette tendance que l’on appelle «hygiène naturelle»?
Aucune idée. C’est sans doute un épiphénomène ou alors les mères n’en parlent pas aux pédiatres! En consultation, il est plus souvent question de la difficulté d’être propre. Je vois des garçons aux mères anxieuses qui s’inscrivent dans des relations de dépendance, des enfants qui se retiennent d’aller à selle pour que leurs mères continuent à s’occuper d’eux...

Quel regard portez-vous sur cette approche qui se veut naturelle?
L’enfant bénéficie sans doute d’une grande attention de la mère, mais est-ce que celle-ci doit se fixer autant sur le corps, n’est-ce pas un peu intrusif? La mère l’allaite, le berce, l’accompagne déjà beaucoup, n’est-ce pas suffisant? Cela dit, si ce n’est pas du forcing, comme le voulait l’éducation d’autrefois avec les heures de pot imposées, je n’y vois rien de dramatique non plus.
Y a-t-il des bienfaits pour l’enfant et la mère?
Je ne sais pas. Le développement de l’enfant passe par des phases, lesquelles ne peuvent pas être évitées. Avant dix-huit mois, l’enfant n’a aucun pouvoir sur ses sphincters, tout simplement parce que son système neuronal est encore immature. C’est justement à ce moment-là que l’enfant entre en phase d’opposition et commence à en jouer, à se retenir ou non. Est-ce que ça va empêcher que la phase anale se présente à cet âge-là? Je ne le crois pas. Qu’il ait des couches ou non, on ne pourra pas faire l’impasse de cette étape du développement.

A quel âge un enfant devrait-il être propre?
Il n’y a pas d’âge juste ou faux. La propreté, c’est surtout une question de conventions, liées à la socialisation, au moment où l’enfant entre en crèche ou à l’école. Je crois que l’important est de laisser à l’enfant une certaine liberté, celle de manger, de recracher, d’évacuer. L’évacuation des selles s’inscrit dans un cadre qui dépasse la fonction physiologique: elle entre dans un enjeu relationnel qui doit rester souple, ludique, tout en étant rigoureux.

XXX a appris à guetter les signes avant-coureurs qui montrent que sa fille C. veut faire ses besoins.

© Migros Magazine

Publicité
Commentaires
C
Oui bravo ! pour ce super article, et pour avoir la force de vivre comme vous en avez envie. Parce que ce n'est pas toujours évident étant confronté à longueur de journée à des gens (société occidentale oblige) qui vivent "comme il se doit". Samuel à 27 mois il ne veut plus mettre de couches... mais nous ne connaissons pas ses signes avant coureurs de besoin d'élimination et il ne nous le dit que très rarement... bref c'est pas évident. Quant à Zoé 7 mois on lui met des couches mais quel bonheur et quel liberté de la prendre nue dans les bras !<br /> Si jamais t'as envie de faire un article sur la diversification alimentaire n'hésite pas ça m'intéresse ;-)<br /> Claire Marie (on s'était rencontré à une réunion LLL chez Marie Do... finalement je n'aie pas cousue de porte bébé chinois)
V
Bravo à Capucine et ses parents...une belle expérience que j'aurai bien aimer tenter...
Même pas cap!
Publicité
Même pas cap!
Publicité